Barack Obama [], né le 4 août 1961 à Honolulu, Hawaii, est un homme politique américain, sénateur démocrate de l##Illinois au Sénat des États-Unis depuis 2005. Le 4 novembre 2008, il s##est assuré la victoire pour l##élection au poste de président des États-Unis en remportant une large majorité de grands électeurs. Une fois élu par ces derniers le 15 décembre 2008, il doit entrer en fonction le 20 janvier 2009, devenant alors le 44e président des États-Unis et le premier afro-américain[2] à accéder à ce poste.
Famille recomposée et divorces
Les parents de Barack Obama se marient en 1960. En août 1963, son père vient d##être accepté à l##Université Harvard et il part seul pour le Massachusetts car il est incapable de subvenir aux besoins de sa femme et de son fils. Le divorce sera prononcé en janvier 1964. Diplômé en économie en 1965, le père de Barack Obama repart ensuite au Kenya où il fonde une nouvelle famille. D##abord homme en vue dans le gouvernement kenyan de Jomo Kenyatta, il finit par s##opposer aux projets du président. Limogé, boycotté, il sombre dans la misère et l##alcoolisme avant de se tuer dans un accident de voiture en 1982. Son fils ne le reverra qu##une seule fois.
Sa mère Stanley Ann Obama se remarie ensuite avec Lolo Soetoro, un étudiant originaire d##Indonésie, et la famille emménage à Jakarta où naît Maya, la demi-sœur de Barack Obama de neuf ans sa cadette. Barack vit 4 ans, de 1967 à 1971, en Indonésie. Lors de la campagne électorale pour l##investiture de 2008, l##éditorialiste néo-conservateur Daniel Pipes affirme qu##Obama aurait été un musulman pratiquant durant sa jeunesse en Indonésie. Barack Obama raconte quant à lui avoir été scolarisé deux ans dans une école publique puis deux ans dans un cours catholique. Dans le dossier d##inscription à l##école publique, il aurait choisi parmi les 5 religions proposées, celle de son beau-père musulman. À l##âge de dix ans, il retourne à sa demande à Honolulu pour vivre chez ses grands-parents maternels, un couple modeste. Titulaire d##une bourse, il est scolarisé à l##école Punahou, une prestigieuse école privée d##Hawaii. En 1974, sa mère, séparée de Lolo Soetoro, le rejoint avec Maya et suit un troisième cycle d##anthropologie. Elle meurt en 1995 d##un cancer de l##ovaire.
Études, famille et carrière professionnelle
Après le lycée, Barack Obama étudie deux ans au Collège occidental de Californie puis il entre à l##Université Columbia de New York. Il en sort diplômé en science politique et en relations internationales.
Il commence une carrière professionnelle à Chicago comme analyste d##affaires d##une grande compagnie financière. En 1984, il choisit de travailler comme animateur social dans le quartier noir défavorisé de Bronzeville. Il devient adjoint de Jerry Kellman, un travailleur social chrétien, membre d##un réseau d##Églises progressistes. Jusqu##en 1987, Barack Obama, surnommé « Baby Face » par les pasteurs locaux, arpente South Side pour aider les résidents à s##organiser dans la défense de leurs intérêts.
Barack Obama quitte Chicago en 1987 pour trois ans afin d##étudier le droit à la faculté de droit de Harvard (Harvard Law School) à Cambridge près de Boston dont il sera diplômé magna cum laude. En 1990, il y devient le premier afro-américain[2] rédacteur en chef de la prestigieuse Harvard Law Review, élu face à 18 autres candidats.
À la fin de ses études, au lieu de devenir adjoint au juge Abner Mikva, Barack Obama revient à Chicago pour devenir enseignant en droit constitutionnel à l##Université de Chicago[18] et entre dans un cabinet juridique spécialisé dans la défense des droits civiques.
En 1992, il épouse Michelle Robinson, juriste originaire de Chicago rencontrée en 1989 dans le cabinet d##avocats où il travaille et où elle est avocate associée. Le couple Obama aura deux filles, Malia Ann (née en 1998) et Natasha (née en 2001). Michelle Robinson-Obama est alors une avocate renommée, figure influente du Parti démocrate local et proche du maire de Chicago, Richard M. Daley. C##est elle qui va propulser la carrière politique de son époux[19].
Carrière politique locale (1994-2004)
En 1996, Barack Obama est élu au Sénat de l##État de l##Illinois dans la 13e circonscription, couvrant les quartiers sud de South Side à Chicago, comprenant le quartier de Hyde Park. Il préside la commission de santé publique quand les démocrates reprennent la majorité au Sénat local.
Il soutient les législations en faveur de l##extension de la couverture médicale aux plus démunis, se fait le défenseur de la cause des homosexuels et fait augmenter les fonds destinés à la lutte contre le SIDA. Son mandat est marqué par sa capacité à obtenir, par le biais de compromis, l##assentiment des républicains sur des lois.
Barack Obama se fera aussi remarquer à l##échelle nationale en 2002 lorsqu##il refuse de cautionner les explications des néo-conservateurs au sujet d##une invasion nécessaire de l##Irak. Ce refus lui servira de référence tout au long de sa campagne pour l##investiture de l##élection présidentielle américaine de 2008 pour contrer ses adversaires.
Carrière nationale (2004-2008)
En juillet 2004, il prononce un discours de la Convention démocrate de Boston désignant John Kerry comme candidat du parti à l##élection présidentielle. Il y fait l##apologie du rêve américain, de l##Amérique généreuse en les reliant à ses origines familiales. Il en appelle à l##unité de tous les Américains et dénonce les « errements » et l##« extrémisme » diviseur de l##administration de George W. Bush. Ce discours « The Audacity of Hope »[21] repris dans la presse écrite et à la télévision fait connaître Barack Obama aux militants démocrates mais également à de nombreux Américains.
Le 2 novembre 2004, après avoir balayé quelques mois plus tôt ses adversaires démocrates lors des primaires, Barack Obama est élu au Sénat des États-Unis avec 70 % des voix contre 27 % à son adversaire républicain, l##ancien ambassadeur et chroniqueur politique conservateur afro-américain Alan Keyes. En décembre 2004, Barack Obama passe un contrat de 1,9 million de dollars avec une grande maison d##édition pour écrire trois livres dont l##un concernera ses convictions politiques et le second, co-écrit avec son épouse, serait destiné aux enfants.
Barack Obama a prêté serment comme sénateur le 5 janvier 2005 devenant le seul homme de couleur à siéger au Sénat, et le cinquième de l##histoire.
Les élections primaires
Le 16 janvier 2007, il annonce la création d##un comité exploratoire en vue de lever des fonds pour une candidature à l##élection présidentielle de 2008 ; le 10 février 2007, il déclare sa candidature à l##investiture démocrate[24] et ce, malgré son inexpérience relative et la concurrence dans le camp démocrate d##Hillary Clinton, jusque-là favorite pour les primaires..
Tout au long de l##année 2007, il a insisté sur le fait qu##il incarnait le changement et qu##il s##opposait à la politique partisane. Sa candidature enthousiasme une partie des électeurs indépendants et des jeunes. Il obtient le ralliement de nombreuses personnalités.
Le 3 janvier 2008, Barack Obama a remporté les élections primaires dans l##État de l##Iowa (les caucus) avec 38 % des suffrages exprimés, loin devant le sénateur John Edwards (30 %) et l##ancienne First Lady Hillary Clinton qui a obtenu 29 %[28]. Il réussit alors à imposer à la campagne des primaires, aussi bien démocrates que républicaines, le thème du « changement » (« Change »). Le 8 janvier, il perd dans le New Hampshire (37 %) contre Hillary Clinton (39 %) malgré des sondages l##annonçant grand favori avec 10 points d##avance. Son discours de défaite est teinté d##espoir et de remotivation. De cette défaite Barack Obama tire son nouveau slogan : « Yes we can » (« Oui, nous pouvons »).
Après une polémique avec Hillary Clinton sur les droits civiques et les rôles respectifs de Martin Luther King et du président Lyndon Baines Johnson, il arrive de nouveau deuxième en nombre de voix, derrière Hillary Clinton, lors du caucus du Nevada du 19 janvier (51 % contre 45 %). Néanmoins Barack Obama obtient une majorité de 13 délégués contre 12 pour Hillary Clinton, raison pour laquelle il refuse de concéder sa défaite. Le 27 janvier, sa très large victoire (55 % contre 27 % pour Hillary Clinton) lors des primaires de Caroline du Sud[31] relance sa candidature dans la perspective du Super Tuesday du 5 février.
Le 28 janvier, il obtient le soutien de Caroline Kennedy[32], ainsi que d##Edward Moore Kennedy et Patrick Kennedy[33].
Lors du Super Tuesday, le 5 février, Barack Obama remporte 13 États, face à 9 pour Hillary Clinton.
Le 2 février, Will.i.am enregistre Yes We Can, une chanson inspirée d##un discours prononcé par Obama, suite à la primaire du New Hampshire de 2008. Mixée avec des images et des extraits du discours, la chanson est interprétée par de nombreuses célébrités.
Le 9 février, il remporte les États de Washington, du Nebraska et de Louisiane ainsi que les îles Vierges. Le lendemain 10 février, il remporte l##État du Maine. Le 12 février, en remportant les trois élections primaires démocrates en Virginie, au Maryland et dans la capitale fédérale Washington, Barack Obama prend un avantage dans la course aux 2 025 délégués nécessaires pour décrocher l##investiture démocrate. Avec 1231 délégués, il devance dorénavant Hillary Clinton (1196 délégués), s##adjugeant au passage la confiance non seulement d##une bonne partie de l##électorat afro-américain mais aussi celui des personnes âgées (53 % contre 47 % à Hillary Clinton) et des femmes (58 %) ; les Blancs demeurent plutôt favorables à Hillary Clinton (48 % contre 51 %)[..
Le 19 février, il gagne les primaires dans le Wisconsin et à Hawaï, signant là dix victoires consécutives sur Hillary Clinton.
Le 22 février, avec plus de 65 % des voix, le sénateur de l##Illinois, Barack Obama a largement remporté la primaire des démocrates expatriés.
Le 4 mars, il gagne dans l##État du Vermont mais perd dans l##Ohio et le Rhode Island. Au Texas, il obtient plus de représentants à la convention que Hillary Clinton (99 contre 94). Il conserve une avance de plus de 100 délégués.
Il remporte les primaires du Wyoming le 8 mars, puis celles du Mississippi 3 jours plus tard.
Le 22 avril, Hillary Clinton remporte la primaire de Pennsylvanie[37]. À ce moment, la campagne de Clinton, qui ne pouvait se permettre d##accroître davantage son retard, bénéficie d##un second souffle aux dépens de celle de Barack Obama. Ce dernier a été fragilisé dans l##opinion par son attitude ambiguë à l##égard des dérapages verbaux de son ancien pasteur, le communautariste Jeremiah Wright[38], ainsi que par des accusations d##élitisme.
Ainsi, le 3 mai, il remporte avec seulement 7 voix d##écart les caucus de Guam, île du Pacifique, avec 50,08 % des voix contre 49,92 % pour Hillary Clinton.
Le 6 mai, il remporte l##État de Caroline du Nord avec 56 % des voix mais perd avec 22 000 voix d##écart dans l##Indiana (49 % des voix)[39].
Le 13 mai, Hillary Clinton remporte la primaire en Virginie-Occidentale avec 67 % des voix contre 26 % pour Barack Obama.. Obama peut néanmoins rattraper son retard auprès de cette dernière catégorie d##électeurs et auprès des « cols bleus » (ouvriers blancs) grâce au ralliement de poids de John Edwards, annoncé dès le lendemain de la primaire de Virginie-Occidentale.
À ce stade des primaires, les cinq dernières consultations à venir seront d##une importance toute relative, aucun des deux candidats ne pouvant obtenir la majorité qualifiante des délégués ordinaires, tandis que les super-délégués, qui restent partagés entre Obama (282), Clinton (273) et l##indécision (environ 240), auront probablement le dernier mot lors de la Convention démocrate du mois d##août. Certains observateurs misent cependant sur un retrait de Clinton avant la fin du processus.
Le 20 mai, Obama et Clinton remportent l##un et l##autre une primaire. Le premier s##impose dans l##Oregon (58 % des voix), la seconde dans le Kentucky (65 % des voix).
Le 3 juin, à l##issue des dernières primaires (Montana et Dakota du Sud), il atteint le seuil requis des 2118 délégués, ainsi que le soutien de nombreux super-délégués[46].
Le 7 juin, Hillary Clinton « suspend » sa campagne à l##investiture démocrate et apporte son soutien à Barack Obama dans sa campagne présidentielle contre le républicain John McCain.
Obama est le premier Noir à briguer le poste de président pour le compte d##un parti majeur[48]. Le 27 août, troisième jour de la Convention démocrate à Denver, il est officiellement investi par acclamation, ou roll call, lancées par la sénatrice Hillary Clinton.
En juillet 2008, Obama se rend en Afghanistan, en Irak, en Israël, en Allemagne, où il prononce devant le Siegessäule et une foule enthousiaste un discours aux accents kennediens et reaganiens, en France et en Grande-Bretagne[64]. Dans une lettre adressée le 24 juillet 2008, Barack Obama regrette de n##avoir pu rencontrer le dalaï-lama du fait de ses voyages, et lui réaffirme son soutien, espérant que sa lettre et la rencontre avec le sénateur John McCain démontreront que l##attention et le soutien américain au peuple tibétain transcendent les divisions politiques.
Le 23 août, Obama choisit le sénateur du Delaware Joseph Biden comme colistier dans la course à la Maison-Blanche. Biden est président de la commission des Affaires étrangères au Sénat et sénateur depuis 1972. Ce choix doit servir à donner l##image de l##expérience politique et plus particulièrement en politique étrangère et, par conséquent, de contrer les attaques sur l##inexpérience d##Obama dans ce dernier domaine.
Le 28 août, jour du 45e anniversaire du discours I have a dream de Martin Luther King, il est officiellement investi par le Parti démocrate, au stade Invesco à Denver.
Deux semaines avant les élections, après être sorti renforcé des débats face à John McCain, Obama reçoit le soutien inattendu de l##ancien Secrétaire d##État républicain Colin Powell et devance largement (de 7 à 10, voire 12 points) son adversaire dans les sondages.
Le 23 et le 24 octobre, Barack Obama suspend brièvement sa campagne, qui est la plus coûteuse de l##histoire des États-Unis (605 millions de dollars contre 150 millions de dollars pour celle de McCain)[72], pour se rendre à Hawaï au chevet de sa grand-mère, Madelyn Dunham (née en 1922), gravement malade.
Pendant ce temps, McCain remonte dans les sondages en abordant davantage les questions économiques, passées au premier plan dans un contexte de crise financière, et en exploitant une gaffe de Joe Biden. Lors d##une rencontre avec des donateurs de Seattle, ce dernier a en effet déclaré : « Croyez-moi. Il ne se passera pas six mois avant que le monde ne mette à l##épreuve Barack Obama, comme il l##avait fait avec Kennedy. Écoutez, nous allons avoir une crise internationale, une crise fabriquée, pour voir de quel bois se chauffe ce gars-là. Je vous garantis que cela va arriver. »
Destinée initialement à démontrer la pugnacité et le courage d##Obama en le comparant à JFK, cette déclaration maladroite est exploitée par McCain qui juge que le pays n##a pas besoin « d##un président qui invite le monde à le tester à un moment où notre économie est en crise, et où les Américains se battent déjà dans deux guerres ! »[74]
Le 29 octobre, Barack Obama diffuse un spot de 30 minutes sur 7 chaînes américaines (CBS, NBC, FOX, BET, Univision, MSNBC et TV One). Dans ce spot, qui aura coûté 4 millions de dollars, le candidat annonce un plan en faveur des classes moyennes pour lutter contre la crise économique[75].
Transition présidentielle (novembre 2008 – janvier 2009)
Ayant remporté la majorité des grand électeurs le 4 novembre 2008, Barack Obama succédera réellement à George W. Bush le 20 janvier 2009. Quarante-quatrième président des États-Unis, il est également le premier afro-américain[2] à accéder à la Maison Blanche. Sa présidence intervient dans une période de crise économique.