Bien que les médias depuis un certain temps disent que France Télécom a pu prendre le contrôle du premier opérateur mobile égyptien MobiNil, la décision est tombée, l##Autorité égyptienne du marché boursier (CMA) rejette l’affaire puisque le prix est bien modeste. Une opération qui fait suite à “un grave désaccord” entre les deux actionnaires, France Telecom (71.25% du capital) et Orascom Telecom (28.75%), et qui pourrait coûter au groupe français près de 530 millions d##euros. A noter que l##Autorité égyptienne de marché boursier (CMA) refuse cette affaire pour le moment, à cause de non-égalité sur le marché entre les concurrents. La sentence de la Cour d##arbitrage de la Chambre de Commerce internationale enjoint Orascom Telecom, propriété de l##entrepreneur égyptien Naguib Sawiris, à transférer sa participation dans MobiNil à France Télécom d##ici le 10 avril 2009. La participation de 20% qu##Orascom Telecom détient directement dans ECMS, une société détenue à 51% par MobiNil, ainsi que le flottant de ECMS, ne sont pas concernés par cette sentence. En 2008, MobiNil a réalisé un chiffre d##affaires supérieur à 360 millions d##euros (+21% sur un an) et comptait plus de 20 millions de clients (+33% sur un an). Rejet de l##Autorité du marché Suite au rejet de l##Autorité du marché égyptienne (CMA) sur le projet d##OPA volontaire de France Télécom sur les 49% restant de MobiNil, un bureau d##études revient sur les conséquences de cette décision pour le groupe français. Contrairement à ce qu##avait laissé entendre l##Autorité de marché égyptienne (CMA) à France Télécom, la CMA a donc rejeté le projet d##OPA. Le broker explique que cette dernière juge trop importante la différence entre la prime de 82% accordée à Orascom Télécom pour les 14.7% de MobiNil ce week-end, et la prime de 33% proposée aux autres minoritaires. Suite à un contact avec la direction, l##analyste note que Financial Time considère que la prime de 33% correspond à un standard pour acquérir des titres de minoritaires sans prime de contrôle, regrette que la CMA ait rejeté cette proposition et ait changé de point de vue par rapport aux discussions antérieures, estime toujours ne pas être pas tenu d##initier une OPA obligatoire, tant d##un point de vue juridique que des pratiques de marché, même si l##opérateur français reste ouvert à la discussion. A ce stade, le courtier souligne que le risque que l##Autorité du marché ou bien les instances juridiques ou politiques égyptiennes demandent à France Télécom de lancer une OPA avec une prime de 82% semble assez restreint, mais ce risque ne peut être totalement exclu étant donné le changement inattendu d##avis de la CMA, le contexte politique et légal incertain, les discussions en cours pour faire évoluer le droit boursier en Egypte (dont le rachat des minoritaires), et la bonne présence locale et la probable agressivité “juridique” d##Orascom. Dans ce cas de figure, France Télécom serait sans aucun doute prêt à entrer dans un conflit juridique qui pourrait durer plusieurs années avec Orascom et les autorités égyptiennes. France Télécom rappelle en outre qu##une nouvelle OPA ne pourra en aucun cas être lancée tant qu##Orascom n##aura pas demandé la main-levée de ses titres MobiNil nantis, ni procédé au règlement-livraison de ces titres (avec une astreinte de 50.000 $ par jour à partir du 10 avril en cas de non livraison des titres). Au total, même si le conflit avec Orascom concernant MobiNil risque pour France Télécom d##être plus complexe et coûteux que ce que qui était attendu jusqu##ici, le bureau d##études maintient sa recommandation “accumuler” sur le dossier avec un objectif de cours fixé à 22 Euros, l##impact maximum négatif de 0.4 Euros par action restant somme toute limité à l##échelle du groupe France Télécom France Télécom en Afrique Dans ces conditions, on souligne que le groupe France Télécom s##est renforcé en Afrique, avec la prise de contrôle cette semaine d##opérateurs sénégalais et égyptien, où il dispose d##un vivier toujours plus grand de clients, certes peu dépensiers mais avides de découvrir la téléphonie et internet. Il a conclu jeudi un accord avec l##Etat sénégalais pour lui racheter près de 10% de l##opérateur Sonatel, portant ainsi sa participation de 42.3% à 52.2%. En début de semaine, France Télécom a avancé un pion en Egypte grâce à une décision de justice lui ayant permis de prendre le contrôle total du premier opérateur mobile du pays, Mobinil. Les 15 pays d##Afrique où l##opérateur a pris pied représentaient en 2008 6% de son chiffre d##affaires, avec près de 3.5 milliards d##euros. Désormais un client du groupe français sur cinq habite en Afrique, soit 40 millions de personnes, l##objectif étant d##atteindre les 50 millions en 2010. La présence de France Télécom en Afrique, fruit notamment de l##héritage colonial français, fait écho à celle de l##espagnol Telefonica en Amérique du Sud ou celle du britannique Vodafone dans le Commonwealth. “Nous sommes présents comme opérateur depuis une vingtaine d##années en Afrique, d##abord en Guinée Equatoriale, et depuis dix ans de façon plus significative avec les vagues de privatisation en Côte d##Ivoire, au Sénégal”, explique Marc Rennard, directeur exécutif de la zone Afrique, Moyen-Orient, Asie.