“Les Portes du Ciel : visions du monde dans l##Egypte ancienne” est une exposition présentée au musée du Louvre du 6 mars au 29 juin 2009.
Dans la langue des anciens Égyptiens, ” Les Portes du Ciel ” désignent les battants du tabernacle abritant la statue d##une divinité. Symbolisant le point de passage vers un autre monde, cette locution s##applique également à d##autres éléments de l##univers égyptien.
Cette exposition propose un parcours à travers ces mondes dont les portes du ciel marquent, ou limitent, l##accès à tout un chacun ; le ciel étant tout à la fois l##espace sensible vu de la terre et la dimension abritant le divin. Composée d##environ trois cent cinquante objets qui couvrent une période de trois millénaires, allant de l##Ancien Empire à l##époque romaine, l##exposition s##attache à replacer des objets familiers dans leur contexte social, religieux et artistique. Elle montre ainsi la diversité et la souplesse d##adaptation aux mutations de cet art souvent qualifié de répétitif. Les oeuvres issues des collections du Louvre sont présentées conjointement à des objets provenant des grandes collections égyptologiques européennes. Le questionnement au coeur des ” Portes du Ciel ” et le résultat de recherches les plus récentes en égyptologie vont à l##encontre de beaucoup d##idées reçues que continuent à véhiculer manuels scolaires et ouvrages de vulgarisation. L##objectif de cette exposition est d##inviter à regarder autrement l##image égyptienne qui semble si connue.
Cette exposition sur l##Egypte antique s##attache à des lieux (centrés sur le thème du tabernacle), à travers les images qui les reproduisent, elles-mêmes véhiculées par les objets qui se trouvaient dans les lieux réels et virtuels évoqués. Ces derniers sont au nombre de quatre et demeurent des invariants au cours des 5 000 ans de civilisation égyptienne couverts par l##exposition. Chaque lieu génère son répertoire de formes et de signes, qui ensuite peut trouver sa place dans d##autres espaces. Les objets présentés sont issus des périodes allant de l##Ancien Empire à l##époque romaine.
Pour bien comprendre le propos de l##exposition, il faut s##imprégner de l##esprit égyptien, caractérisé par un univers mental fascinant et une remarquable souplesse : cet art de la combinatoire souvent peu cartésienne permet d##associer des éléments matériels à un univers inaccessible aux humains, comme en témoignent à la fois le titre de l##exposition et le tabernacle lui-même, tout à la fois oeuvre humaine et réceptacle du divin. La déclinaison du tabernacle offre une véritable synthèse matérielle du temps et de l##espace.
L##exposition rassemble plus de 300 oeuvres, principalement issues des collections du Louvre, complétées par environ 70 chefs-d##oeuvre des grandes collections égyptologiques de musées européens.
Occasion de sociabilité
Le musée de Louvre s##engage depuis plus de dix ans dans une politique volontariste afin de rendre accessible à des publics jeunes ou adultes, connaissant des difficultés économiques ou sociales, la richesse de ses collections. La visite au musée participe aux objectifs visés par le travail de réinsertion que les relais mènent avec leur public. L##accès à la culture s##attaque précisément aux causes de la dissolution des liens sociaux : l##exclusion, le sentiment de non-appartenance, l##isolement, la dévalorisation de soi, la perte de son identité culturelle.
Vision du Monde des anciens Égyptiens
Cette nouvelle exposition du Louvre est passionnante. D##abord parce qu##elle tente d##expliquer, en quelques salles, la vision du Monde des Égyptiens anciens : coexistence du monde visible et d##un au-delà parallèle, divinités et création du monde, mythe du cycle solaire, devenir des morts (en expliquant au passage la momification des corps), symbolique des tombes, interactions avec les dieux avant et après la mort, conception des temples, etc.
Pourquoi ce titre ” Les Portes du ciel ” ?
C##était le nom donné aux portes du naos, une chapelle placée au cœur des temples qui contenait la statue du dieu. L##au-delà était le ” monde d##en bas “, sorte de double du monde terrestre. Pour passer d##un monde à l##autre il fallait donc franchir des portes.
L´exposition est répartie entre quatre thématiques : ” L##Univers, sanctuaire des dieux “, ” Le Ciel sous la terre l##Au-delà mystérieux “, ” Entrer et sortir la Chapelle de la tombe ” et ” Aux portes du ciel le parvis du temple “.
La conception de la ” vie après la mort ” des Egyptiens de l##antiquité peut nous paraître déroutante. Il n##y a pas de résurrection mais la continuité de certaines fonctions vitales, les défunts sont composés d##entités, le ka (l##énergie vitale) et le ba (la conscience) qui résident dans différentes partie de l##au-delà. Pour que ces différents éléments survivent le corps doit rester intact d##où l##importance accordée à la momification. Malgré cette survie en plusieurs morceaux les Egyptiens souhaitaient ” pouvoir faire tout ce que l##on avait coutume de faire lorsque l##on était sur terre “.
Dans la partie ” Le Ciel sous la terre l##Au-delà mystérieux ” de l##exposition nous retrouvons ce qui a été fait pour tenter de guider et protéger les défunts dans l##au-delà. Il y a bien sûr le ” Livre des morts ” sorte de guide des épreuves à franchir, Il y a aussi une vitrine où sont exposées toutes les amulettes protectrices dont étaient pourvues les momies.
Il y a aussi quelques belles pièces, un masque de momie en or, un oiseau représentant le ” ba ” en or et lapis-lazuli, le très beau sarcophage de la dame Tanethep en grauwacke noir, des vases canopes destinés à conserver les viscères du défunt placés sous la protection des quatre fils d##Horus qui sont Amsit, Hapy, Douamoutef, et Kebehsennouf.
” Un autre regard “
Une fois encore, le musée du Louvre cède à la magie. Il ouvre toutes grandes ” Les portes du ciel “. Mais pour les franchir complètement, il faudra avoir à l##esprit les clés de la compréhension. Une exposition ” tout à fait inhabituelle ” qui entend offrir ” un autre regard ” sur un monde que l##on considère comme familier.
Les oeuvres exposées vont de l##Ancien Empire à l##époque romaine, traversant 5.000 ans de civilisation égyptienne.
L##exposition, dont le thème est complexe, s##attache à évoquer les visions du monde et de l##Au-delà dans l##Egypte ancienne, qui se manifestaient par une sorte de cycle toujours recommencé, un mouvement perpétuel entre la vie et la mort, le jour et la nuit, l##humain et le divin.
Les “portes du ciel”, titre de l##exposition, désignaient les battants du tabernacle qui abritait la statue de la divinité, et par extension, le point de passage vers d##autres mondes. Le thème, nouveau, fera l##objet de colloques et de tables rondes.
Quatre lieux en étaient la concrétisation, restés immuables pendant des millénaires : le sanctuaire des dieux, l##Au-delà, la chapelle de la tombe et le parvis du temple.
Ces quatre lieux ponctuent le trajet du visiteur. Les principaux mythes de création, Noun, le père des Dieux, la légende d##Osiris, sont évoqués par stèles ou bas-reliefs. Groupes sculptés, sarcophages ou masques mortuaires racontent le rôle du pharaon, qui maintient l##ordre cosmique sur terre ou les divers rites funéraires.
Dans une salle aux murs bleu nuit, l##exposition s##interroge sur ce qui se passait après la mort, selon les croyances du temps. Le “cadavre ne ressuscite pas en Egypte”, “il est lui-même un tabernacle, un point d##ancrage et ne doit donc pas être détruit”.
L##importance de cette momification est même chiffrée par les chercheurs, qui ont calculé que tout le rituel autour de la mort – cercueil intérieur, extérieur, vases canopes qui contenaient les viscères, Livre des Morts – coûtaient plus de deux ans d##un salaire moyen.
Quant aux momies de chatons, très nombreuses dans les tombes, elles ne signifiaient que les Egyptiens les aimaient particulièrement. Les radios ont montré qu##ils ont tous les vertèbres brisées. Ce sont des animaux pour servir d##offrandes, ça coûte moins cher que de faire faire une statue divine en bronze.