Le président Nicolas Sarkozy a officialisé mercredi le retour controversé de la France dans le commandement militaire intégré de l##Otan, quitté il y a 43 ans, tout en insistant sur l##indépendance de Paris à l##égard de Washington. En 1966, Charles de Gaulle avait claqué la porte de la structure militaire de l##Otan -tout en restant membre de l##Alliance atlantique- pour que la France recouvre “l##entier exercice de sa souveraineté”. “Le moment est venu de mettre fin à cette situation car c##est l##intérêt de la France et de l##Europe”, a lancé M. Sarkozy devant un parterre de personnalités françaises et étrangères réunies à l##Ecole militaire à Paris. Il n##a toutefois précisé ni le nombre de militaires français qui pourraient rejoindre les états-majors alliés (un millier, selon des diplomates) ni les commandements qui leur reviendraient. “Nous n##avons aucun poste militaire de responsabilité, formidable!, a-t-il ironisé. “On engage la vie de nos soldats et on ne participe pas à la stratégie” qui définit leur mission alors que des milliers d##entre eux ont été engagés sous le drapeau de l##Otan en Bosnie, au Kosovo et en Afghanistan. Pour le président, il s##agit de “codiriger” plutôt que de subir” une stratégie définie par d##autres, mais l##enjeu pour la France est aussi, selon lui, de “peser de tout son poids” dans la réforme de l##Otan, au menu d##un sommet de l##organisation, les 3 et 4 avril, à Strasbourg et Kehl (Allemagne). Entre-temps, les parlementaires français se seront prononcés mardi sur ce sujet très polémique en France, les détracteurs reprochant un alignement sur Washington qui serait mal perçu dans le monde arabo-musulman ou en Russie. Répondant à ces critiques, le chef de l##Etat a assuré qu##il n##est nullement question de renoncer à l##autonomie française. “Le rapprochement avec l##Otan conforte notre indépendance nationale”, a-t-il martelé, rappelant que la France conserverait une “dissuasion nucléaire indépendante”. “Ceux qui prétendent que notre indépendance serait en question trompent les Français”, a asséné Nicolas Sarkozy, assurant qu##ils “insultent et choquent nos partenaires européens, nos alliés, en laissant entendre qu##ils ne sont pas indépendants”. Pour le chef de l##Etat, dire que la France aurait été contrainte de participer à l##invasion de l##Irak en 2003 si elle avait été membre du commandement intégré est un “mensonge honteux”.