Anthropologue, ethnologue, philosophe français, et professeur honoraire au Collège de France, Claude Lévi Strauss est aussi membre de l##Académie française, dont il est devenu le premier centenaire. Il compte parmi les premiers théoriciens de la pensée structuraliste.
Hommage aux 100 ans du fondateur de l##anthropologie moderne
Le 28 novembre 2008, à l##occasion du centenaire de l##anthropologue et fondateur du mouvement structuraliste, Claude Lévi-Strauss, de nombreuses manifestations se sont organisées. Le Musée du quai Branly lui dédie une journée au cours de laquelle, devant une affluence record, des écrivains, des scientifiques et des artistes lisent un choix de ses textes. L##Académie Française l##honore également, le 27 novembre dernier, en fêtant le premier académicien centenaire de son histoire. La Bibliothèque Nationale de France (BNF) a organisé une journée au cours de laquelle les visiteurs découvrent les manuscrits, les carnets de voyages, les croquis, les notes, et même la machine à écrire, de l##anthropologue. Une visite du président de la République française Nicolas Sarkozy a été rendue au Lévi Strauss, le même jour de la célébration. Une déclaration qu##a été annoncé par la ministre de la Recherche française Valérie Pécresse, lors d##une cérémonie au musée du quai Branly à Paris à laquelle Claude Lévi-Strauss n##assistait pas “pour raisons de santé”. Cette visite du président de la République française montre à quel point la pensée de Claude Lévi Strauss a été importante pour l##ensemble de la culture française. Il est un de ses “géants”. Etant le premier centenaire de l##Académie française, 374 ans après la fondation de l##institution en 1634 par le cardinal de Richelieu, de multiples hommages ont été rendus à Lévi Strauss, le lendemain de la célébration du son centième anniversaire. Le Collège de France, où Strauss a occupé de 1959 à 1982 la chaire d##anthropologie sociale, lui a notamment consacré un colloque international. Une journée exceptionnelle lui a été de même dédiée, au musée des arts premiers, à Paris. Une centaine de personnalités, parmi lesquelles des écrivains, des scientifiques et des artistes, ont lu les grands textes de l##anthropologue sur le plateau des collections permanentes. D##autre part, le musée du Quai Branly que Claude Lévi-Strauss l##a soutenu dès l##origine et a assisté à l##inauguration de son établissement en juin 2006, et lui a dédié une plaque qui porte son nom, devant le théâtre du musée. Il en est de même pour la Bibliothèque nationale de France qui a aussi consacré trois jours à une présentation des œuvres manuscrites de Strauss. Ce qui a permis de découvrir “des documents exceptionnels issus du fonds Claude Lévi Strauss, considéré comme l##un des grands penseurs du XXème siècle, Claude Lévi-Strauss a été élu sous la Coupole le 24 mai 1973, au fauteuil de l##écrivain Henri de Montherlant.
Claude Lévi -Strauss est né à Bruxelles en 1908, de parents juifs alsaciens. Son père était un peintre portraitiste, qui fut ruiné par l##arrivée de la photographie et son grand-père maternel était le rabbin de la synagogue de Versailles.
Il fait ses études secondaires à Paris aux lycées Janson de Sailly et Condorcet ; puis des études supérieures à la faculté de Droit de Paris (licence) et à la Sorbonne (troisième à l##agrégation de philosophie en 1931, doctorat ès lettres en 1948). Il est pendant cette période engagé à gauche.
Nommé professeur à l##université de Sao Paulo, il part pour le Brésil en 1935 où il dirige plusieurs missions ethnographiques dans le Mato Grosso et en Amazonie. Il racontera cette expérience dans son autobiographie intellectuelle, “Tristes Tropiques” (1955).
De retour en France à la veille de la guerre, il est mobilisé en 1939-1940 sur la ligne Maginot comme agent de liaison, puis affecté au lycée de Montpellier, après sa révocation en raison des lois raciales. Il quitte la France en 1941 pour se réfugier à New York
De retour à Paris à la veille de la guerre, mobilisé en 39-40, il quitte la France en 1941 pour New York où il enseigne, à la New School for Social Research.
La rencontre avec Roman Jakobson, dont il suit les cours, est décisive sur un plan intellectuel. Il est engagé volontaire dans les Forces françaises libres et affecté à la mission scientifique française aux États-Unis. Il fonde avec Henri Focillon, Jacques Maritain, Jean Perrin et d##autres l##École Libre des Hautes Etudes de New York en février 1942.
En 1959, il est titulaire de la chaire d##anthropologie sociale au Collège de France, où il exerce jusqu##à sa retraite en 1982. En 1973, il est le premier ethnologue admis à l##Académie française.
Au début des années 1970, il se consacre à l##étude des mythes. Il est élu en mai 1973 à l##Académie française. En 1998, à l##occasion de son quatre-vingt-dixième anniversaire, la revue Critique lui dédie un numéro spécial dirigé par Marc Augé, et une réception a lieu au Collège de France.
En mai 2008, une partie de son œuvre est publiée dans la Bibliothèque de la Pléiade.