À la veille de la conférence internationale sur la Somalie qui s##est tenue jeudi dernier à Bruxelles sous l##égide de l##ONU, le ministre des Affaires étrangères et européennes a tenu à expliquer le sens de l##intervention française dans ce pays d##Afrique.
La Somalie, qui n##en finissait pas de glisser dans le chaos et le silence, est à nouveau à l##ordre du jour de l##agenda international.
Mais les événements dramatiques de ces dernières semaines dans le golfe d##Aden et l##océan Indien ne doivent pas dissimuler le sens global de notre action dans ce pays.
Lorsque je suis arrivé au ministère des Affaires étrangères et européennes, les convois du Programme alimentaire mondial (PAM) étaient déjà depuis quelque temps victimes d##actes de piraterie au large de la Somalie.
Dès l##été 2007, avec mon collègue Hervé Morin, nous décidons de les faire accompagner par la Marine française et, en septembre 2007, le président Sarkozy annonce le lancement de l##opération « Alcyon » devant l##Assemblée générale des Nations unies.
Nous travaillons ensuite à consolider le cadre juridique de la lutte contre la piraterie, en faisant voter plusieurs résolutions importantes au Conseil de sécurité.
Enfin, à la faveur de la présidence française de l##Union européenne, nous lançons en partenariat avec l##Espagne la première opération européenne maritime dans le cadre de la Politique européenne de sécurité et de défense – « Atalante » -, afin de sécuriser les navires européens qui transitent par le golfe d##Aden.
Cette opération a obtenu de nombreux succès. Aucun bâtiment protégé par « Atalante » n##a été attaqué. Notre détermination est totale, comme l##ont montré nos interventions pour libérer nos otages.
La France a procédé à l##arrestation de plus de 70 pirates, et ceux qui se sont attaqués à nos compatriotes ont été ramenés en France pour y être jugés. Bien sûr, la piraterie n##a pas disparu.
Abandonnée aux seigneurs de guerre et scindée désormais en trois entités autonomes, la Somalie n##est plus en mesure d##assurer sa sécurité, ni sur terre ni en mer.
Aider les Somaliens à reconstruire un État : c##est le deuxième volet de notre action. Au cours des derniers mois, nous avons encouragé le dialogue entre les différentes factions rivales.
L##élection à la présidence d##un islamiste modéré en janvier dernier est venue confirmer la pertinence de notre analyse : depuis plus d##un an, nous cherchions à convaincre nos partenaires occidentaux que Cheikh Sharif était le seul à pouvoir rassembler autour de lui un consensus.