Arrivée en métro à Sèvres-Babylone ou Saint- Placide, je me dirige vers la chapelle de la Médaille Miraculeuse “Grotte au cœur de Paris”-140 Rue du Bac , à deux pas des rues commerçantes, c’est un lieu de paix, de recueillement, c##est le lieu de pèlerinage où est exposé le corps de Sainte Catherine Labouré retrouvé intact dans une chasse sous la Vierge au Globe. La chapelle abrite également un reliquaire contenant le cœur de Saint Vincent de Paul, Fondateur avec Louise de Marillac , de l´Ordre des Filles de la charité.
Malgré le flot ininterrompu de pèlerins et de visiteurs de toutes les nationalités et de tous les continents, ici c´est le silence, le recueillement , la ferveur, la confiance, la reconnaissance. une grande quiétude baigne cet endroit.
C´est là que la Sainte Vierge “en chair et en os” a marché.
En effet, elle y est apparue à plusieurs reprises à l´humble religieuse de Saint Vincent de Paul, Catherine Labouré qui vient de rejoindre les Filles de la Charité, lui a parlé et a offert au monde la Médaille Miraculeuse.
J##ai eu la chance de rencontrer Soeur Myriam Abdel Messih, une religieuse égyptienne parmi les Soeurs de diffférentes nationalités se trouvant dans cette maison.
Elle m##a raconté l##histoire de Sainte Catherine Labouré. Histoire à laquelle je vous invite chers lecteurs à suivre dans le récit suivant.
L##enfance de Catherine Labouré
Catherine Labouré est née le 2 mai 1806 dans une région rurale de l##Est de la France, dans une famille nombreuse d##importants propriétaires fermiers. Enfant vive et travailleuse elle occupait toutes ses journées au travail à la ferme.
Orpheline de sa mère à 9 ans elle part habiter chez sa tante avec sa sœur cadette Tonine. L##aînée Marie-Louise déjà placée chez les Sœurs de la Charité, revient quelques temps pour aider à la maison familiale. Lors de son retour pour sa communion, Catherine a 12 ans et décide de rester avec Tonine pour tenir la maison familiale. Marie-Louise sa sœur aînée retourne alors à la communauté des Filles de La Charité.
Elle va régulièrement à la Messe et se rend quotidiennement à la ” Chapelle de la Vierge ” que la famille Labouré a fait restaurer près de chez elle. Malgré ses rudes journées de travail elle visite les malades, accueille les pauvres et commence dès 14 ans à pratiquer le jeûne le vendredi et samedi.
A cette époque elle fait un rêve : elle se trouve à la Chapelle de la Vierge, et le vieux prêtre qui est présent lui dit ” Dieu a des desseins sur vous, ne l##oubliez pas “. Cette conviction religieuse l##emporte petit à petit et va présider à toutes ses décisions. Illettrée jusqu##alors, elle décide d##apprendre à lire et à écrire, car elle ne conçoit pas de servir Dieu sans ce préalable.
Son père approuvant son choix d##étude l##envoie à 16 ans dans un pensionnat de jeunes filles près de Châtillon où elle reste 2 ans. Elle gardera notamment un souvenir précieux de sa visite chez les Sœurs de la Charité à cette période de sa vie. C##est en effet dans l##église de la communauté qu##elle a pu mettre un nom sur le prêtre qui lui était apparu en rêve : il s##agissait de Saint-Vincent de Paul.
A 21 ans, Catherine Labouré entre chez les Sœurs de la Charité
1ère Apparition de la Vierge Marie
Au soir du 18 Juillet 1830, Catherine est réveillée par un enfant auréolé d##un halo de lumière. Elle le suit dans l##église ouverte et éclairée par de nombreuses bougies ; L##enfant lui demande de s##agenouiller près de l##Autel où la Vierge Marie l##attendait, elle lui délivra alors son message, mélange de prédictions politiques et religieuses.
Ce message prédisait notamment la révolution de Juillet 1830 en France, les événements politiques sanglants de 1870, la mort de l##Archevêque Darboy en 1871 et le grand chaos politique qui s##ensuivit. La Vierge Marie lui annoncera enfin le regroupement de 2 communautés religieuses à l##étranger, une aux Etats-Unis (fondée par Elisabeth-Ann Seton) et une en Autriche fondée par Léopoldine de Brandis.
Elle demande enfin qu##une médaille soit frappée à son effigie
2ème Apparition de la Vierge Marie
Lors de la messe du soir au milieu des autres Sœurs, Catherine a une nouvelle Apparition sous la forme d##un tableau, elle voit l##Immaculée Conception tendant les bras, les mains ouvertes d##où jaillissent des faisceaux de lumière, symbolisant les Grâces que Marie obtient aux hommes. Inscrit en caractères d##or “O Marie, conçue sans pêché, priez pour nous qui avons recours à vous.”
Cette 2ème apparition de la Vierge Marie auréolée d##un voile et vêtue d##une robe blanche et d##un manteau de couleur bleue argenté est la représentation actuelle de la Vierge que l##on appellera plus tard la Vierge Miraculeuse. Le tableau se retourne et Catherine voit la lettre M surmontée d##une petite croix et au bas les Saints Cœurs de Jésus et Marie.
La Vierge délivre le message suivant : ” Il faut faire frapper une médaille sur ce modèle, les personnes qui la porteront seront indulgenciées, et ceux qui feront avec piété cette courte prière jouiront d##une protection très spéciale. “. Catherine parle bien sûr de cette apparition à M. Aladel, qui bien que troublé, car certaines des prédictions précédentes se sont avérées justes, refuse de croire que la Vierge Marie ait décidé de se montrer à un esprit aussi simple, bien que très charitable, comme celui de Catherine.
3ème et dernière Apparition de la Vierge Marie
Catherine continue à se consacrer à sa mission envers les pauvres et garde son secret qu##elle ne révèlera d##ailleurs elle-même à la Supérieure de sa Congrégation qu##à la veille de sa mort.
Lors de cette dernière apparition, la Vierge Marie réitère sa demande, et se dit fâchée que le Père Aladel ne fasse pas le nécessaire pour faire frapper la médaille. Elle conseille une nouvelle fois Catherine de s##en ouvrir à lui.
Le Père Aladel, le confesseur et directeur ne veut pas la croire et lui indique de résister à ces imaginations en parle alors au Procureur Général des Lazaristes, M. Etienne son ami, qui lui obtient un entretien avec l##Archevêque de Paris Mgr de Quélen.
Touché par cette apparition il décide de faire frapper la médaille sans dévoiler les événements présidant à cette nouvelle effigie.
La 1ère médaille
La première médaille est donc fabriquée en 1832 sur Ordre de Mgr Quélen, en accord avec Rome.
En 1834 la médaille est qualifiée de Médaille Miraculeuse car elle apporte avec elle la protection et les guérisons. Certaines conversions comme celle d##un jeune banquier suisse sont mêmes devenues célèbres.
En 1836 les guérisons inexpliquées touchent les Etats-Unis où s##est propagée la Médaille Miraculeuse, en Pologne en 1837…. En 1839 c##est 10 millions d##exemplaires qui ont été frappés.
L##Apparition de la Médaille Miraculeuse s##impose alors dans le monde chrétien comme gage de protection.
En 1858 lors des premières apparitions de Lourdes, Catherine Labouré rappelle que l##un des vœux de la Vierge Marie était de faire de la chapelle de la rue du Bac un lieu de pèlerinage.
Plusieurs textes signalent d##ailleurs que Bernadette Soubirous portait la Médaille Miraculeuse lors de la 1ère apparition de Lourdes.
Après les apparitions
C´est dans son intimité constante avec Dieu, que Sœur Catherine puise cette sérénité qui a tant frappé son entourage. Son égalité d’humeur n’est pas de l’insensibilité. Selon des témoins, une contrariété un peu vive, une observation, un froissement, la font rougir et provoquent ses larmes. Mais elle se tait, va à la chapelle, dépose prestement son tablier à la porte et regarde quelques instants le tabernacle et la statue de la Vierge. Lorsqu’elle ressort, elle reprend son travail dans le calme et la joie.
Sœur Catherine est aussi en charge du poulailler, ce qui lui rappelle sa jeunesse à la ferme de Fain-les-Moutiers. Elle peut ainsi donner des oeufs à ses vieillards. Que ne ferait-elle pas pour qu’ils soient heureux et finissent paisiblement leurs jours ! Plusieurs d’entre eux sont cependant très difficiles. Patiente, elle les supporte et prend leur défense quand on les critique devant elle.
Déjà avancée en âge, elle subit la douloureuse époque de la Commune. Le Vendredi Saint 1871, une bande de communards pénètre dans la maison des Sœurs transformée en infirmerie, pour y réclamer deux gendarmes qu’ils veulent fusiller, menaçant d’arrêter la Supérieure et de frapper les Sœurs. Pendant ces journées d’angoisse, Sœur Catherine distribue des médailles aux fédérés installés à l’Hospice. «Nous ne croyons pas grande chose, disent ces hommes, le fusil à la main, mais nous croyons à cette médaille ; elle en a protégé d’autres, elle nous protégera aussi!»
Cependant, Sœur Catherine vieillit. Elle souffre de rhumatismes et doit quitter le service des vieillards. Dès lors, assise dans la loge, à l’entrée de l’Hospice, elle raccommode leur linge, accueille les visiteurs, rend tous les petits services possibles et prie surtout. Le silence est bien gardé. Qui connaît le nom de la Sœur à qui la Vierge a confié la médaille ? Au dehors pourtant, celle-ci fait son chemin et accomplit des prodiges.
Reconnaissance officielle de l##Eglise
Sœur Catherine Labouré meurt le 31 décembre 1876, et est enterrée sous la Chapelle de Reuilly près de Paris.
C##est seulement le 27 juillet 1947 après de longues démarches, et le procès de ces Apparitions au Vatican, destiné à authentifier ces évènements, que Pie XII canonise Catherine Labouré.
Exhumé en 1933, son corps fut retrouvé parfaitement conservé, et gît maintenant dans un cercueil de verre dans la Chapelle de la médaille miraculeuse au 140 de la rue du Bac, à Paris. Le corps de sainte Louise de Marillac, première Supérieure des Filles de la Charité, repose aussi rue du Bac à deux pas de la chapelle des lazaristes où est exposé le corps de Saint Vincent de Paul.
Catherine a été canonisée le 27 juillet 1947 par le pape Pie XII. Elle est fêtée le 25 novembre.
Dans le prochain numéro, nous vous parlerons en détail de la Médaille Miraculeuse.