L##institut ecclésiastique des Franciscains à Guiza a célébré le 5 février dernier le 800ème anniversaire de la création de l##Ordre des Franciscains dans le monde. Ont assisté à la cérémonie le Nonce apostolique en Egypte, Monseigneur Michael Fitzgerald, les chefs des Ordres religieux, les dirigeants de l##institut ecclésiastique des Franciscains, ainsi qu##un grand nombre d##étudiants à l##institut, les religieux franciscains et les représentants d##autres commuantés chrétiens. Le lendemain matin, le 6 février, un festival sportif a été organisé en présence de l##évêque de l##Eparchie de Guiza, l##Anba Antonios Aziz, le supérieur des Franciscains en Egypte, le Père Youssef Amin, son vice-supérieur, le Père Kamal William, et le supérieur du couvent de Omraniya. Au terme du festival sportif, l##évêque de l##Eparchie d##Assiout, l##Anba Kirollos William, est venu pour distribuer les prix aux équipes ayant participé au festival, ainsi que des médailles commémoratives sur lesquelles sont gravées les effigies du 8ème centenaire des Franciscains. Les Franciscains L##Ordre a été fondé par St François d##Assise le 24 février 1209. Ce jour-là il servait la messe dans l##église de la Portioncule, près d##Assise, quand il entendit le Seigneur lui demandait de tout quitter pour épouser “Dame Pauvreté”. Le Pape Innocent III jetait les bases de l##Ordre le premier trimestre 1210 en accordant oralement à François et à ses frères la permission de prêcher la pénitence et de mener une vie de pauvreté. Dans l##esprit du fondateur, les frères devaient être à la fois des mendiants et des prédicateurs dans des communautés non cloîtrées. Saint Antoine de Padoue fut un des premiers franciscains à venir en Limousin pour y porter la bonne parole en 1226. A la sortie sud de Brive, entre ville et campagne, la grotte de St Antoine offre aux promeneurs comme aux pèlerins cinq hectares de parc verdoyant. Par leur règle les Franciscains sont portés vers leurs frères, donc le “monde”. Pas de recherches architecturales particulières, une conception simple, sans grandes recherches. Pas de cloître, le cloître des Franciscains c##est le monde. En franchissant le portail, vous goûterez bien vite la paix du lieu. Des frères franciscains sont présents et disponibles pour vous accueillir et vous renseigner avec la plus grande cordialité. François d##Assise et les débuts de l’ordre François naît à Assise, en 1182 en Italie. Il appartient à la bourgeoisie urbaine son père, Pierre Bernardone, est un riche marchand drapier, roturier d’une cité d’importance secondaire, où existent des rivalités entre nobles et bourgeois, catholiques et cathares. Il reçoit une éducation traditionnelle peu adaptée à ce monde nouveau. Il cherche sa voie, rêve de chevalerie, part à 20 ans en guerre avec sa ville contre sa rivale Pérouse en Italie, sera fait prisonnier Assise est vaincue, 1202, reste en captivité un an, puis tombe malade… et peu à peu se convertit. Il finit par mépriser la gloire et la richesse et en même temps que grandit sa soif de Dieu, il s’approche des miséreux, lépreux, mendiants. Puis le crucifix de l’église Saint-Damien lui parle : « François, va et répare ma maison qui tombe en ruines. » Il prend ces mots à la lettre, se fait maçon et répare les églises en ruine. En 1209 il entend l’ “Évangile” de l’envoi des disciples en mission. Trois points se détachent de ce texte : l’envoi des disciples, l’exigence de la pauvreté, le message de paix. « Voilà ce que je veux, voilà ce que je cherche, ce que, du plus profond de mon cœur, je brûle d’accomplir ! » C’est la rencontre entre l’ Évangile et un homme pleinement de son époque, qui portait dans son cœur tout le bouillonnement de son temps espérances, et détresses des plus pauvres. Il est enfin fixé sur l’orientation de sa vie. C’est l’acte de naissance de l’Ordre des frères mineurs” Ordre franciscain ! C’est effectivement le moment où tout le monde s’accorde à fixer la naissance de l’Ordre franciscain Puis, c’est l’imprévu pour François : des compagnons se présentent à lui pour partager son style de vie. Ce sont des jeunes d’Assise ou des environs, surtout des laïcs. Ils vont alors à Rome faire approuver par le pape Innocent III leur mode de vie. C’est vers cette époque que François choisit comme nom les « frères mineurs », c##est-à-dire les petits, les soumis à tous, les derniers de tous. L##aspect missionnaire Cette forme de vie propose comme modèle la vie des disciples envoyés en mission par le Jésus de Nazareth Christ. Les membres de la communauté n’ont pas de demeure fixe. La mission, l’annonce de la Bonne Nouvelle exige une grande liberté de mouvement, elle voue à une vie itinérante. Effectivement les premiers compagnons de François d##Assise sont souvent sur les routes. François est venu en personne en 1219. A Damiette, le Saint a rencontré le sultan ayyoubide Al-Kamel qui admira sa personnalité, sa simplicité et son courage. Il l##acccueillit alors pendant quelques jours et lui offrit un certain nombre de présents. Il l##autorisa aussi à visiter les Lieux Saints et à prêcher dans les 4 coins du pays. Le nombre des Franciscains égyptiens augmentant, leur communauté se développa graduellement pour devenir en 1986 une Congrégation indépendante. Enfin vint la date qui restera ancrée dans la mémoire de l##Egypte… En effet, en 2004 fut proclamée la création de la “Congrégation des Fransiscains égyptiens”. La pauvreté La pauvreté franciscaine n’est pas d’abord ascétique « Moins je possède, plus je me possède. », ni d’abord apostolique « Plus je me détache des biens de ce monde, plus je suis libre pour aller vers les autres. », elle est de nature essentiellement mystique : si François est pauvre, c’est qu’il aime le “Jésus de Nazareth” Christ et que le Christ fut pauvre. Les frères refusent les bénéfices ecclésiastiques. Ils vivent de leur travail chez les gens de la région où ils passent, ou de l’aumône. Cependant ils sont tenus de refuser tout argent. François est formel sur ce point, il ne fera exception que pour les malades. Il avait bien vu que l’argent dans cette société nouvelle pervertissait les relations humaines, conduisait trop vite à la tentation du pouvoir. Les frères vivent cette pauvreté non pas comme un poids mais comme un honneur, une fierté, en communion avec le Christ qui n’avait pas une pierre pour poser sa tête. La fraternité Le groupe des frères rejette toute domination et toute préséance dans les relations entre eux. Les chapitres généraux seront démocratiques, contrairement aux autres chapitres monastiques de l’époque. Même François d##Assise n’y aura pas une voix prépondérante, il ne tranchera pas au moment des décisions à prendre. « Sur aucun homme, mais surtout sur aucun autre frère, nul frère ne prévaudra jamais d’aucun pouvoir de domination. » François refuse la préséance de l’abbé, il crée la fraternité. Le terme “Ordre” viendra plus tard, selon le vocabulaire de l’époque. Ce style nouveau de rapports humains est libérant, et c’est ce qui contribuera sans doute le plus au succès rapide et immense de la Fraternité franciscaine, à son accroissement. C’était ce que les communes aspiraient à réaliser, mais en vain à cause du règne de l’argent. La joie Joie d’imiter le “Jésus de Nazareth” Christ; la joie est la meilleure défense contre le démon; l’enseignement à frère Léon sur la joie parfaite; la joie du bien que le Seigneur opère dans les autres ; et surtout la joie paisible de ceux qui se savent « fils du Très-Haut » ; du devoir enfin d’être joyeux en communauté : « Que les frères aient bien soin de ne pas affecter un air sombre, une tristesse hypocrite ; mais qu’ils se montrent joyeux dans le Seigneur, gais, aimables et gracieux comme il convient. » Légende: Le Nonce apostolique en Egypte, Monseigneur Michael Fitzgerald, entouré par le Père Kamal William (à droite) et le Père Youssef Amin (à gauche).