Face à une nouvelle journée de mobilisation jeudi, l##exécutif a déjà prévenu qu##il ne remettrait pas la main au porte-monnaie pour ne pas creuser les déficits, mettant en avant les mesures anti-crise déjà adoptées. Mais François Fillon a par avance annoncé la couleur: il n##y aura pas d##”enveloppe supplémentaire” après les 2,6 milliards d##euros accordés lors du sommet social du 18 février. Le Premier ministre a insisté sur le dispositif d##urgence applicable dès le 1er avril et notamment un impôt allégé en 2009 pour les ménages les moins aisées – 4 millions de personnes au miminum -, une revalorisation de 7% du minimum vieillesse ou encore le versement d##une prime de solidarité de 200 euros pour 3,8 millions de personnes. En voulant éviter de creuser encore le déficit public -déjà annoncé à un niveau record-, l##exécutif réduit du même coup sa marge de manoeuvre. Il n##envisage pas de revenir sur des piliers de sa politique depuis 2007. Ainsi la remise en cause, comme le demandent les syndicats et l##opposition, du “paquet fiscal” – qui grève les finances de l##Etat avec l##exonération des heures supplémentaires – ou l##augmentation de l##impôt sur les revenus pour les plus fortunés – proposition issue de la majorité – ne sont pas d##actualité. “Je n##ai pas été élu pour augmenter les impôts, moi. Si on veut augmenter les impôts dans notre pays, il y a tellement de candidats pour les augmenter, vous aurez l##embarras du choix aux prochaines élections!”, a tempêté mardi Nicolas Sarkozy. Mais le président doit aussi composer avec une opinion de plus en plus dubitative sur sa politique économique, 62% la jugeant mauvaise selon un sondage BVA-BPI-France Info-les Echos, soit deux points de plus qu##il y a un mois. Selon ce sondage, ils sont encore plus nombreux – 74% – à estimer “justifiée” la nouvelle journée de grève de jeudi. Si officiellement aucun nouveau plan de relance n##est à l##étude, les cabinets ministériels sont, selon une source proche du gouvernement “en phase active de recherche de nouvelles pistes de relance, notamment pour préserver l##emploi” mais “qui ne seraient annoncées qu##après l##été en fonction de l##évolution de la conjoncture”. Tout en fustigeant les “changements de cap incessants qui ne feraient qu##ajouter à la crise”, le conseiller spécial du chef de l##Etat Henri Guaino n##exclut d##ailleurs rien, y compris des dispositions pour booster la consommation, écartées jusque-là. “Personne ne sait ce que la crise nous contraindra à faire”, a affirmé M. Guaino dans un entretien aux Echos. Alors que le chef de l##Etat est souvent critiqué par ses détracteurs pour son manque de “modestie” face à l##effondrement de la croissance, le chef du gouvernement n##a que deux mots à la bouche: “humilité” et “sérieux”. “Il y a des décisions qu##il faut prendre, qui sont difficiles, qu##avec le président de la République on prend souvent en hésitant, en réfléchissant, en se demandant si on prend la bonne direction”, a-t-il assuré tandis que les plans sociaux dévastateurs s##accumulent. En tout cas, ni l##un ni l##autre ne devraient pas s##exprimer jeudi soir, assurait-on mardi à Matignon, précisant que M. Fillon serait à Bruxelles pour le Conseil européen au côté du président.