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Mahmoud Abbas a affirmé qu##il travaillerait avec n##importe quel dirigeant israélien après les élections. Il a posé toutefois une condition: le processus de paix ne devra pas être retardé. Ces déclarations semblaient viser particulièrement Benjamin Netanyahou, donné favori pour les élections israéliennes du 10 février prochain. Ce chef de file de l##opposition israélienne est, en effet, partisan d##une ligne dure. Il a déclaré aussi que l##Etat hébreu et la communauté internationale doivent agir rapidement pour s##assurer qu##une solution à 2 Etats soit trouvée. Le but de la visite du président palestinien en Europe visait surtout à rappeler que le Fatah, parti modéré, entend bien participer aux efforts diplomatiques. Il a demandé ainsi le soutien de l##Europe pour, notamment, mener un gouvernement d##unité et jouer un rôle dans la reconstruction de la Bande de Gaza.
A moins de deux semaines des élections législatives en Israël, un groupe de défense des droits de l##Homme a épinglé l##attitude du gouvernement israélien dans la colonisation illégale en Cisjordanie, tandis qu##un nouveau sondage donnait le chef du Likoud (droite), Benjamin Netanyahou, en tête des intentions de vote. A l##approche des législatives du 10 février en Israël, le parti de Benjamin Netanyahou a les faveurs des électeurs, montre un sondage : le Likoud obtiendrait 28 des 120 sièges de la Knesset. Soit cinq de plus que Kadima, le parti centriste de la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, rivale la plus sérieuse de M. Netanyahou pour le poste de Premier ministre. Les travaillistes du ministre de la Défense Ehud Barak arrivent en troisième position.
D##après ce sondage de l##institut TNS Teleseker réalisé auprès de 600 personnes, Netanyahou, qui s##oppose à tout retrait important de Cisjordanie et veut poursuivre la colonisation, a les meilleures chances de diriger le prochain gouvernement. La marge d##erreur de l##enquête, publiée dans “Maariv”, correspond à deux sièges parlementaires.
Sommet au Caire
Le président Hosni Moubarak s##est entretenu lundi dernier au Caire avec le président de l##Autorité nationale palestinienne Mahmoud Abbas et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Faysal, sur la situation à Gaza et le dialogue inter-palestinien dans l##impasse. Ils ont discuté des efforts déployés par l##Egypte pour obtenir un cessez-le-feu durable dans la bande de Gaza, ravagée par la guerre entre Israël et les factions palestiniennes dirigées par le Hamas, ainsi que l##ouverture des points de passage frontaliers afin de permettre à l##aide humanitaire d##entrer dans l##enclave. Moubarak, Abbas et Al-Faysal ont également examiné les derniers développements du dialogue interpalestinien, lequel pourrait déboucher sur de véritables négociations entre Palestiniens et Israéliens.
Dialogue interpalestinien
Dans ce contexte, le voyage au Caire d##Abbas coïncidait avec la tenue d##entretiens entre une délégation du Hamas et les médiateurs égyptiens pour parvenir à un accord de trêve officiel avec Israël. Abbas a averti qu##il n##y aurait pas de négociations inter-palestiniennes à moins que le Hamas accepte l##autorité de l##Organisation de libération de la Palestine (OLP) dominée par le Fatah. “La dispute interpalestinienne a fait beaucoup de tort à la cause palestinienne et a semé la souffrance dans la population locale”, a estimé Moubarak. Après sa visite au Caire, Abbas s##est envolé vers Paris pour s##entretenir avec des dirigeants européens.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré qu##il n##y aurait pas de dialogue interpalestinien à moins que le Hamas n##accepte la légitimité de l##OLP qui est dominée par le Fatah. Abbas a déclaré lors d##une conférence de presse: “Notre position est claire, il n##y aura pas de dialogue avec ceux qui rejettent l##Organisation de libération de la Palestine. L##organisation (OLP) est le seul représentant des Palestiniens”. De sa part, le chef du Hamas Khalid Mechaal avait proposé, dans un discours prononcé au Qatar, un nouvel organe pour représenter les Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie et dans la diaspora. Sur la situation à Gaza, Abbas a tenu le Hamas pour responsable de la guerre de 22 jours menée par Israël, qui a fait environ 1300 morts.
Mechaal en Iran
Dans ces conditions, le chef du Hamas Khaled Mechaal, en exil en Syrie, est arrivé cette semaine en Iran à la tête d##une délégation du mouvement islamique. La visite de Mechaal s##inscrivait dans le cadre d##une tournée régionale qui l##a déjà conduit en Egypte, au Qatar, en Syrie et en Turquie. L##agence IRAN a affirmé que le chef du Hamas est à Téhéran pour exprimer le remerciement des Palestiniens aux autorités iraniennes pour “leur soutien spirituel à la résistance palestinienne” à Israël. Mechaal a rencontré des responsables iraniens comme le leader suprême l##ayatollah Seyyed Ali Khamenei et le président Mahmoud Ahmadinejad, et a prononcé un discours à l##Université de Téhéran, et assisté à une session du Parlement iranien.
Pressions européennes
Le président français, Nicolas Sarkozy, a reçu, à l##Elysée, le président de l##Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. A l##issue de leur entretien, dont peu d##éléments ont filtré, Abbas a jugé “totalement inacceptable” l##appel lancé la semaine dernière par un dirigeant du Hamas en faveur d##une nouvelle représentation du peuple palestinien. Le Hamas a fait savoir, qu##il ne s##engagerait pas dans des pourparlers de réconciliation interpalestiniens tant que Mohamed Abbas insisterait sur la suprématie de l##OLP. Le mouvement islamique s##est dit par ailleurs favorable à une trêve d##un an avec Israël en échange de la levée du blocus imposé à la bande de Gaza et de l##ouverture de tous les points de passage à Gaza.
Nicolas Sarkozy a également reçu à l##Elysée le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Hamad Bin Jassem Bin Jaber Al Thani, qui a de nouveau plaidé pour un gouvernement palestinien d##union nationale et souhaité que les pays arabes ne se mettent pas en travers de la réconciliation entre le Hamas et le Fatah. “Il peut y avoir des désaccords entre les pays arabes mais ces désaccords ne doivent pas constituer un obstacle à la reconstruction et à la réconciliation interpalestinienne”, a-t-il expliqué à la presse après son entrevue avec Sarkozy. Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, et l##émissaire américain George Mitchell sont convenus, lors d##une première rencontre à Paris, de la priorité à donner à un maintien de la trêve à Gaza.
Le ministre a indiqué, par ailleurs, qu##il comptait participer à la conférence internationale prévue le 2 mars en Egypte sur la reconstruction et l##aide humanitaire à apporter à la population vivant dans la -bande de Gaza.
Leader affaibli
Lorsqu##il succède à Yasser Arafat à la tête de l##Autorité palestinienne, le 9 janvier 2005, avec 62 % des suffrages, Mahmoud Abbas suscite beaucoup d##espoirs. L##homme n##est pas un combattant. Il n##a pas le charisme de son prédécesseur, dont les Palestiniens se sentent alors, et aujourd##hui encore, orphelins. Mais il a été l##un des fondateurs de l##OLP et un fidèle de toutes ses batailles. Côté israélien, on le connaît bien aussi. Les premiers contacts remontent aux années 1970. Surtout, Abbas est l##un des artisans des accords d##Oslo, en 1993. Depuis, Mahmoud Abbas est un leader amoindri. Sa classe dirigeante est accusée de corruption. L##attaque israélienne sur Gaza vient d##en souligner l##impuissance. Or, sans unité palestinienne, impossible de relancer les négociations de paix. Abbas peut-il encore incarner cette unité ? Difficile d##y croire. Abbas voudrait que le Hamas reconnaisse l##OLP, qu##il préside. Les islamistes, eux, exigent pour cela d##y peser davantage. À l##heure où tous les acteurs régionaux avancent leurs pions, Mahmoud Abbas joue sa survie politique.
Légendes:
Sommet Moubarak-Abbas au Caire.
Sommet Sarkozy-Abbas à l##Elysée.